Révolutionner votre logistique e-commerce : Dernier kilomètre, véhicules autonomes et entrepôts urbains

entrepot urbain

La population urbaine ne cesse de croître et représente désormais plus de la moitié de l’humanité. Dans ce contexte, le commerce omnicanal est devenu essentiel, utilisant tous les canaux de contact et de vente pour satisfaire les clients. Cependant, pour garantir une livraison ultrarapide, il est crucial d’optimiser le fameux « dernier kilomètre ». Cette étape finale de la chaîne d’approvisionnement, généralement le transport en zone urbaine, est souvent considérée comme coûteuse et inefficace. Pourtant des solutions existent, l’entrepôt urbain…

 

Selon une étude de Capgemini, une négligence de l’optimisation du « dernier kilomètre » peut entraîner une baisse de bénéfices pouvant atteindre 26%. Comment maximiser l’efficacité de cette étape cruciale ? Comment réduire les coûts, les délais et l’empreinte écologique ?

 

Dans cet article, nous vous présenterons les problématiques liées au dernier kilomètre, ainsi que les solutions existantes et en développement, afin de vous offrir une vision globale de ce domaine en constante évolution.

population-entrepot-urbain

1. Les défis logistiques de l’e-commerce liés au dernier kilomètre

La logistique nécessaire à l’e-commerce est particulièrement complexe. Elle est légèrement simplifiée par le développement des points-relais et autres clicks and collect, mais une majorité des consommateurs préfèrent encore se faire livrer à domicile, et exigent que leur colis soit livré à l’horaire et à l’emplacement prévus. En cas de dégradation, de perte, de vol, de retard sur la réception du colis, l’image de l’entreprise risque d’être dégradée, le client insatisfait partageant sa mauvaise expérience auprès de son entourage ou sur les réseaux sociaux.


Cette demande est complexe à satisfaire : chaque commune a sa propre réglementation, même parfois des communes voisines, rendant la planification des trajets difficile. En effet, les tranches horaires imposées varient, les caractéristiques que les véhicules de livraison doivent respecter (PTAC, taille) également. L’augmentation du nombre de zones piétonnes et autres mesures ayant pour but de réduire l’émission de gaz à effet de serre, rendant encore plus délicat l’accès aux zones urbaines par les véhicules de livraison. Ces derniers densifient encore le trafic urbain, et encombrent parfois les rues par leurs arrêts fréquents.

dernier kilometre

2. Les solutions innovantes pour optimiser le dernier kilomètre

Pour pallier ces différents inconvénients, de nombreuses solutions ont été envisagées. Entre autres, on peut citer l’emploi d’une flotte de véhicules verts, qu’ils soient électriques, hybrides, utilisant des biocarburants, ou bien des triporteurs, vélos standards ou électriques. Employer des véhicules légers, verts de préférence, permettra de diminuer l’impact écologique du dernier kilomètre, qui génèrerait 25% des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle nationale. Une autre possibilité serait également le « crowdshipping », ou livraison collaborative, où ce sont des particuliers qui se chargent d’assurer la livraison sur le dernier kilomètre.

 

Cette alternative, bien qu’offrant des horaires larges et une considérable réduction des émissions de CO2 du fait de l’emploi généralisé de vélos, pose en revanche des problèmes en ce qui concerne la logistique inverse (cette dernière englobant la gestion des produits retournés à l’entreprise) l’assurance, la sécurité et la confiance entre les deux parties. L’ouverture de points relais ou de centres de drive de colis permettant de mutualiser les espaces de stockage faciliterait la tournée des livreurs, leur épargnant nombre d’arrêts.  Livrer à des horaires où le trafic est bas, entre 18h et 0h par exemple, pourrait également raccourcir les délais de livraison.

dernier kilometre livraison

3. Exploration des opportunités technologiques pour la logistique e-commerce

Une autre piste explorée est celle de l’emploi de drones et de robots livreurs, aériens ou terrestres.  Ces technologies, utilisant comme source d’énergie l’électricité, permettraient une automatisation partielle des processus de livraison et diminueraient le besoin en personnel, en plus d’une diminution significative de l’empreinte carbone des entreprises. Les drones aériens permettent une accélération significative des trajets, livrant bien plus rapidement que des moyens de locomotion terrestre. Néanmoins, ces divers avantages sont contrebalancés par de multiples difficultés.

drone pour livraison

4. Les enjeux de sécurité dans l'utilisation de véhicules autonomes pour la livraison e ici

Un problème commun à tous les véhicules autonomes pouvant se connecter à Internet, robots livreurs tout comme les drones, est la vulnérabilité aux malwares (logiciels malveillants) et autres piratages. Ils y sont d’ailleurs plus exposés que des ordinateurs et téléphones standards, étant donné leur manque de sécurité. Ce risque de piratage est certain, en effet, la possibilité de manipulation informatique de voitures autonomes, aux composantes en IA semblables aux robots livreurs, a été démontrée.

 

Une autre difficulté rencontrée par l’emploi de telles machines est la gestion de l’imprévu. Il est difficile de développer une programmation capable de permettre une réaction adaptée à des situations imprévues (comme le démontre les dilemmes moraux posés par la programmation des voitures autonomes). Le géant de la technologie et de la livraison, Amazon, met déjà en place des solutions pour ses propres programmes, incluant des intelligences artificielles reconnaissant humains et animaux dans leur drone Prime Air et intégrant dans leur programme des impératifs de « sécurité indépendante ». Par exemple, si l’emplacement d’atterrissage est obstrué par un élément inattendu, le drone ignorera la commande d’atterrissage.

drone

5. Les défis de déploiement des robots livreurs et des drones

Quant aux robots de livraison autonomes, leur circulation sera plus aisée dans certaines agglomérations urbaines que dans d’autres. Par exemple, bien que Scout, le robot de livraison autonome d’Amazon, utilisé à Seattle et maintenant à Irvin, dans l’Etat de Washington, soit parfaitement capable de circuler sur les trottoirs de quartiers résidentiels américains, l’adaptation aux rues plus étroites des agglomérations d’Europe nécessitera sûrement des délais supplémentaires.

 

L’opinion de la population doit également être prise en compte. Ce dernier facteur est considéré comme majeur, par Amazon notamment, qui, en plus de s’associer aux administrations locales, adjoint des employés à chacun de ses robots livreurs, pour les accompagner.

 

Quant aux drones, en évitant le trafic et ses problèmes, ils rencontrent d’autres difficultés. Bien que le programme Prime Air d’Amazon soit déjà mis en cours, au Texas notamment, l’implantation en Europe fera sûrement face davantage de problèmes. Que cela soit les restrictions légales, la nuisance sonore causée, l’interdiction de vols nocturnes ou du survol de foules, les problèmes liés au mauvais temps…Par conséquent, avant de pouvoir être considérée comme une solution viable en Europe, ces technologies requerront encore un certain délai.

robot livreur

6. Les enjeux de l'immobilier logistique en milieu urbain

De prime abord, l’éventualité d’un entrepôt urbain ne semble pas forcément optimale. De nombreuses entreprises s’installent en agglomération. La demande augmente, mais l’offre n’est pas en mesure de progresser proportionnellement, provoquant indirectement l’augmentation du coût de l’immobilier logistique. Stocker est plus cher en milieu urbain. Comprenant l’intérêt stratégique d’entrepôts, de nombreuses entreprises investissent.

 

L’immobilier logistique représente 20% de l’investissement immobilier des entreprises selon la directrice déléguée d’Afilog, l’association des acteurs de l’immobilier logistique. D’après JLL, société de conseil en immobilier entreprise, l’offre immédiate en Ile-de-France continue de baisser, alors que l’investissement dans des locaux d’activité a augmenté de 36% par rapport à la moyenne quinquennale (représentant près de 165 millions d’euros). Selon cette même source, le loyer lyonnais moyen a augmenté de 7% (72€/m²), et celui de seconde main de 6% (67€/m²) par rapport au premier trimestre 2021. L’offre baisse, la demande augmente, les prix montent.

immobilier logistique en milieu urbain

Article écrit par Gaspard Lallemand.

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